La Nouvelle Eve Paris 9°

« La Pièce » de Augustin d’Ollone

« La Pièce » de Augustin d'Ollone

La provocation avait déjà commencé en Avignon lors du dernier festival : une affiche sans titre, un portrait exaspérant griffé d’un sourire mordant et narquois. On le retrouvait collé presque à chaque espace interdit. Cet hérétique du code de l’affichage s’allongeait même par-dessus ses petits camarades, étouffant outrageusement l’image des sous-développés et des mendigots de la pub.

Le visage narquois cerclé de lunette à la transparence ironique était à chaque coin de rue engluant, arbre, vitrines, capot de voiture avec une certaine préférence en coin pour les « coinstauds » interdits sur les petits domaines soi-disant protégés des « Défense d’afficher »
Bien sûr, quand la troupe se nomme d’un titre des plus officiels : Troupe Nationale d’Art Dramatique de France de Théâtre, elle réquisitionne légalement tous les espaces. D’ailleurs quel despote de la surface plane s’abroge la nomination des étendues « encollables » tel que : murs, panneaux, séparations ou paravents. Où son les normes qui ordonnent de coller là plutôt que là-bas et plutôt que par ici. D’ailleurs cette troupe usurpatrice des titres volés à la sacro-sainte administration du réel bureaucraticoculturel ne va-t-elle pas s’installer, du moins poser son « cul » pour parler dans les termes qui vont dans le sens de la brosse, à la Nouvelle Eve, seul endroit où certaines grandes têtes bien pensantes du théâtre contemporain n’auraient jamais eu l’idée d’y poser leurs casquettes et encore moins leurs fesses.

Et puis la pièce, pour retenir facilement le titre s’appelle « La Pièce », aussi c’est simple, on entre plus facilement dans la pièce.
Entendre une pièce dans un cabaret parisien ! Y va-t-on seulement pour y entendre tous les mots ? Quant à nos acteurs, ils se prennent nullement au sérieux et les mots sont mobiles, disons que l’humeur est dans l’énergie. On y attrape ce que l’on veut. Les portes claquent, les fenêtres s’écartent, des comédiens y sautent, reviennent pour dire des affaires de la vie qui ne sont ni dans l’ordre, ni la convenance, ni la réalité, et ni celle de l’imaginaire. Pour finir, on jette le tout dans la ruelle, comme le contenu d’un pot de chambre. On y balance avec des histoires d’homosexuels, de malades mentaux habillés de manteaux obsessionnels, des flots de mots, dans tous les sens. Le tout rythmé par des corps qui ne peuvent pas s’empêcher de sauter par la fenêtre.

Seul point raisonnable : on ne se déshabille pas au cabaret-théâtre. On pourrait dire que les comédiens jouent bien, ce qui fait réflexion familiale, mais il y a longtemps qu’ils semblent avoir oublié la convention théâtrale, alors ils vivent un moment sur le plateau, ils vivent entre eux. C’est plaisant à voir mais il ne faut pas chercher B.Brecht ou E.Bond accrochés dans un placard. Non ! …

Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?
Non, rien ?
C’est drôle, c’est tout !
Ça m’a échappé…
Vous savez quand je ris !

« La pièce » de Augustin d’Ollone, mise en scène : David Garel avec Denis Jérome Beaumartin, Xavier Bernard, Charles Antoine Decoulange, Patrick Mimoun, Thierry Taranne. A la Nouvelle Eve 25 rue Fontaine 75 009 Paris, jusqu’au 31 Mars mercredi au samedi 19h52 , Dimanche à 17 h 52

A propos de l'auteur
Jacky Viallon
Jacky Viallon

Jacky Viallon aurait voulu être romancier à la mode, professeur de lettres ( influencé par les petites nouilles en forme de lettres qu’on lui donnait tout petit dans sa soupe et qu’il taquinait avec sa grande cuillère en argent symbole d’une grande...

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4 Messages

  • « La Pièce » de Augustin d’Ollone 24 février 2007 01:01, par xavierbernard

    Salut a toi journaliste. C’est Xavier Bernard qui te parle. L’acteur qui joue Louis dans la pièce. Merci pour ton article je l’ai trouvé assez amusant et plutot bien écrit et corrosif... Merci pour ce petit clin d’oeil sur ton site. A bientot mon vieux ! Et longue vie a ton site. Xavier (xavierbernard2000@yahoo.fr)

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  • « La Pièce » de Augustin d’Ollone 18 juillet 2007 12:12, par etoileClem

    Cette piece est le summum de la vulgarité !!!!!!!!!!!!Autant les critiques affirment que cest une piece delirante, geniale, dingue ou stupefiante(dixit la pub) autant je peux dire cette pièce respire le mauvais gout, l’intolerance, le degrès zero de l’humour. Elle se moque sans humour et betement de la "folie humaine":les tocs, les obsessions, les angoisses, les depressions, les perversions, en les mettant toute dans le même sac sans aucun discernement. Elle se moque aussi des homosexuels en en faisant une caricature grossière. Que dire d’une pièce qui s’adresse au public en nous traitant de "200 connards ayant accepté de payer 15 euro pour cette pièce de merde"(dixit l’auteur) ?
    Que dire d’une pièce qui parle d’une grand-mère avignonnaise ayant envoyé 3 arabes à l’hopital : "Ouais ! Les mèmès prennent leur revanche !" (dixit l’auteur !). Sympa pour la communauté magrébhine d’avignon !
    Donc nous nous faisons insulter, nous les spectateurs, nous les habitants d’avignon.
    On aurait dit du Dieudonné, en pire si c’est possible et certainemùent pas du Woody Allen comme l’ose le dire le Figaro. Mais encore faudrait-il que les extraits d’article de presse mentionnés soient-ils vrais et non tronqués de leur contenus véritable !
    Une pièce nulle et scandaleuse à surtout ne pas aller voir !!!!!!!!!!!!
    Remboursez !

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    • « La Pièce » de Augustin d’Ollone 27 juillet 2007 14:05, par Leeloo

      Il ne faut pas prendre à coeur tout ce que l’on voit et entend dans cette pièce... Celle-ci a l’avantage de nous permettre de rire de choses trés graves que "les culs pincés" comme nous le sommes tous (blacks, blancs, beurs)"refoulent" par peur du qu’en dira t on et de la bien séance... gnagnagna...

      Pour ma part, j’ai pris beaucoup de plaisir pendant cette pièce et si j’avais su, je serai allée la voir à plusieures reprises... comme "quelques connards de spectateurs" qui sont contents d’etre venu la voir aussi....

      En ayant des paroles crues et parfois chocantes, l’auteur sait bien que sans nous, pas de succés,pour la mamie qui attaque les jeunes de quartier, il faut arreter de se vexer pour rien...

      Je fais partie des "quartiers" et je n’ai pas mal pris pour autant cette parenthese... et magrhebins, francais ou autres, je pense que c’est plus un clin d’oeil qu’autre chose sur l’insecurité. s’il avait
      écrit "une mamie à attaqué un black" ou "une mamie à attaqué un jeune français..." tu l’aurais mal pris aussi ??? je remarque que tu ne fais pas de remarque "bruit" sur le fait que toutes les femmes sont des salopes pour l’auteur et que marie gabrielle s’habille comme une pute... pourquoi ???

      ca ca t’a peut etre fait marré ??? moi oui en tout cas, car je ne l’ai pas pris au 1er degrés (et dieu sait à quel point les femmes peuvent etre salopes...)

      Tout ce patati, patapute comme dirait les "4 Deneuve" pour dire que TOC est une piece à prendre à la légere malgrés les sujets graves dont elle parle, qu’elle nous permet de rire sans complexes de ceux ci et enfin, que les comédiens sont vraiment adorables et pas du tout aussi abjectes que leurs personnages. Merci les gars d’etre resté un peu avec nous à la fin...

      Toc, une pièce à voir !!!!!!!!!!!!!!

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  • « La Pièce » de Augustin d’Ollone 25 janvier 2016 12:56, par Romain Novarina

    " La Pièce " de Augustin d’Olonne aussi nommée " TOC " ( en passant Laurent Baffie a volé l’idée juste derrière ) est un petit bijou de comédie acerbe qui marquera à jamais les quelques 30 000 connards qui ont eut le privilège d’être parmi les spectateurs des théatres Coté court, Les Déchargeurs, Festival d’Avignon, Théâtre Bastille, Nouvelle Eve etc

    Une oeuvre , à mes yeux, culte.

    Romain Novarina

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