Festival Suresnes Cités Danse

Le 31ème Festival Suresnes Cités Danse s’ouvre ce 6 janvier au Théâtre Jean Vilar et d’autres lieux. Rencontre avec sa nouvelle directrice, Carolyn Occelli, qui succède à Olivier Meyer, le fondateur.

Festival Suresnes Cités Danse

Comment vous situez-vous par rapport à Olivier Meyer ?
Olivier est mon « Papa de théâtre », c’est une responsabilité et un défi de prendre le relais. Je considère que j’ai une double mission : assurer la continuité tout en veillant au renouvellement. Les danses urbaines sont dans l’ADN du Festival, je me dois d’être fidèle aux artistes qui ont fait sa renommée, comme Pierre Rigal, mais aussi d’en intégrer de nouveaux, d’introduire de nouveaux formats, d’accompagner les danseurs devenus chorégraphes. Comme Nicolas Sannier qui avec son spectacle Home nous invite dans son univers entre cirque et danse. Et les deux danseurs et chorégraphes, Hugo Ciona et Nathalie Fauquette, qui dans Kaïros cherchent la grâce à travers la rencontre de deux corps.

Comme nombre d’institutions culturelles, avez-vous à déplorer une baisse des moyens due à la montée des coûts de l’énergie et de l’inflation ?

Le budget de 400 000 euros (hors théâtre en ordre de marche) est assuré par quatre tutelles : la ville de Suresnes (dont la subvention est stable), le département des Hauts-de-Seine (le renouvellement de la convention ne m’inquiète pas), la Région Ile-de-France (qui poursuit son soutien) et le ministère de la Culture via la DRAC (dont la contribution est en attente mais j’ai bon espoir qu’elle se maintienne). Globalement, on peut dire que nous bénéficions d’un soutien attentif de la part de nos tutelles.

Dans le programme, vous annoncez une 31ème édition "facétieuse".
On a effectivement besoin de joie, or la danse par le mouvement nous procure de la joie. L’esprit de cette édition est résumé par le titre du spectacle des frères Christian et François Ben Aïm : Facéties, une pièce cousue de gestes burlesques. Je pense qu’on peut faire des choses exigeantes tout en restant dans la légèreté. C’est le cas de Portrait, de Mehdi Kerkouche, qui en ouverture du Festival dresse un savoureux tableau de famille pop, ou de Hasard, de Pierre Rigal, qui réalise un lâcher-prise créateur.

Vous voulez introduire de la féminité dans l’univers très masculin du hip hop ?
Oui, nous devons introduire de la mixité sur tous les plateaux, quelle que soit la discipline artistique. Il ne s’agit pas d’aller contre les hommes mais de rétablir les femmes à leur juste place. Ce festival repose sur une idée de générosité, et d’ouverture, ils s’adresse à tous les artistes et tous les publics. Ainsi, Salim Mzé Hamadi Moissi revient avec sa nouvelle pièce, Chiromani, qui s’intéresse à la femme comorienne et à sa place dans la société matrilinéaire.

Qu’est-ce que les événements participatifs que vous voulez développer lors de cette édition ?
Notre festival est transdisciplinaire, il associe le hip hop à la danse classique mais aussi, désormais, à des disciplines comme le cirque, la magie, et même certains sports. Ainsi dans Bounce Back, Christina Towle fait se répondre la danse et le basket. Pour le week-end de clôture, nous organisons un Battle – une première à Suresnes Cités Danse – avec des participants débutants et d’autres plus avancés. Et une Boum des boumboxeurs : une invitation à danser pour tous les publics. Des aventures différentes pourront être vécues au cours d’une même journée : on pourra être acteur dans un premier temps puis spectateur dans un deuxième.
Suresnes Cités Danse du 6 janvier au 5 février, www.theatre-suresnes.fr/suresnes-cites-danse-22-23/
Photo : Arnaud Kehon

A propos de l'auteur
Noël Tinazzi
Noël Tinazzi

Après des études classiques de lettres (hypokhâgne et khâgne, licence) en ma bonne ville natale de Nancy, j’ai bifurqué vers le journalisme. Non sans avoir pris goût au spectacle vivant au Festival du théâtre universitaire, aux grandes heures de...

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