Llum de Laurence Vielle

Et la lumière crée

Llum de Laurence Vielle

La lumière est capitale au théâtre pour révéler des détails, créer des atmosphères, colorer des ambiances. Omniprésente, elle se fait souvent oublier par le spectateur.

Dans la majorité du théâtre filmé pour la télévision, il se passe si peu de choses que, du premier au dernier acte, c’est plein feu. Dans les spectacles où il y a connivence entre tous les partenaires qui travaillent pour aboutir à une création pleine de signes destinés à enrichir un décor, un jeu d’acteur, un climat, la lumière joue aussi le rôle d’un comparse essentiel.

L’idée de la Cie Nyash est de mettre en dialogue la lumière, incarnée par un projecteur manipulé par Frédéric Vannes et une artiste de la scène, la danseuse chorégraphe Caroline Cornelis. Une façon aussi de rendre hommage à tous les gens du spectacle qui travaillent dans… l’ombre.

Au commencement donc était l’obscurité dans la salle. Aussi sur le plateau, même quelquefois après le lver de rideau. Lorsqu’apparaît la lumière, ce peut être de façon très restreinte dans un rond ou dans l’espace de n’importe quelle figure géométrique. Elle isole alors comme un gros plan ans un film.

Il est possible de se mettre dedans. De l’éviter. Et elle de poursuivre. Il lui arrive de se propulser en plein sur un objet ou une personne, de la révéler par ombre chinoise, de la dissimuler si son éclat est maximal. Diminuer ou augmenter sa luminosité mène à installer des pénombres propices au mystère ou au suspense ou à jouer les jours de plein soleil. Si on la filtre à travers ces fameuses gélatines colorées tous les tons sont en stock pour recréer n’importe quelles atmosphères, chaudes ou glaciales.

Selon qu’on l’allume ou l’éteigne, qu’on la soumette à un clignotement et elle visualisera un rythme, une explosion. Il lui arrive de symboliser un objet ou une situation hors champ : un gyrophare en coulisses, nul besoin d’amener un véhicule sur scène.

Un maximum de possibilités choisies ont permit à Frédéric Vannes de manipuler des projecteurs et à la danseuse Caroline Cornelis de raconter une sorte de parcours plus ou moins narratif, parfois en communication directe avec des musiques et des paroles issues de la plume de la poète Laurence Vielle, à suivre comme une histoire un peu floue mais induite par le travail des éclairagistes.

Après cela, c’est sûr, personne ne regardera plus une représentation théâtrale avec le même regard. Car celle qui est au service de l’art dramatique n’a rien à voir avec les effets spectaculaires répétitifs des shows de groupes ou de chanteurs. Elle est plus discrète mais combien davantage porteuses de sens subtils.

Dès 4 ans
Durée : 45’

Llum, de Laurence Vielle. Avec Caroline Cornélis et Frédéric Vannes
Direction musicale : Claire Goldfarb
Création lumières : Frédéric Vannes
Scénographie : Anne Mortiaux
Chorégraphe : Caroline Cornélis
Régie : Frédéric Vannes
Musique : Claire Goldfarb
Collaboration artistique : Marielle Morales
Scénographie : Anne Mortiaux
Costume : Aline Breucker
Régie son : Mitsiko shimura
Production : compagnie Nyash,
Coproduction : Charleroi Danse
Photo : Desthexe. Province de Liège
Noël au Théâtre La Balsamine 27.12.2021 11 et 16h
La Montagne magique 12.03.2022 15h

A propos de l'auteur
Michel Voiturier
Michel Voiturier

Converti au théâtre à l’âge de 10 ans en découvrant des marionnettes patoisantes. Journaliste chroniqueur culturel (théâtre – expos – livres) au quotidien « Le Courrier de l’Escaut » (1967-2011). Critique sur le site « Rue du Théâtre » (2006-2021)....

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