C’est la faute aux mots si ma bourse est tombée dans l’eau
Ou l’argent ne fait pas le pognon
- Publié par
- 20 octobre 2008
- Billets d’humeur
- Jacky Viallon
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Une fois de plus il semble bien que les mots ont leurs mots à dire et qu’à force d’en user ils finissent par prendre vie et s’affranchir de leur stade oral. On n’abandonne pas dans la nature comme de vulgaires papiers gras, des concepts et des vocables qui déplaisent à l’argent :
Il fallait arrêter de dire sans cesse à l’argent que par « obligation » il devait toujours travailler, il fallait aussi se dispenser de lui rebattre les oreilles en précisant à longueur de journée qu’il était mal placé. Aussi chaque fois qu’il posait son derrière quelque part il y avait toujours un plus malin pour aller le placer ailleurs. Sans compter sur l’expression des plus vexatoire : « L’argent ne fait pas le bonheur ».
Alors évidement un jour ça « crack », et l’argent exaspéré de ne pas pouvoir pondre en toute tranquillité, quitte la planète : au revoir messieurs, traders, boursificoteurs et petits épargnants de l’épargne... Tant pis pour les petits, tant pis pour les gros ! Tant pis pour tous et nous avec ! Pour une fois tout le monde est dans le même « panier ». D’ailleurs ne voit-on pas sur le bord du trottoir des banques pauvres et riches s’unir dans le même caniveau sous trompinette de pleurs et gémissements.
Voilà qui nous nivelle la planète, et tout le monde canonne son désarroi en direction de l’ennemi commun. Il se désigne sous plusieurs dénominatifs à résonances de terrorisme administratif : inflation, dévaluation, crise monétaire, banqueroute. Ennemi sournois et invisible, Virtuel, paraît-il ?
Alors c’est une guerre propre, on ne sait pas qui vendre et quoi vendre, C’est une guerre tranquille sans collabos ni délateurs, les maisons s’écroulent par le dedans, rien de visible à l’extérieur ! Partout le ver est dans le fruit !
Mais ce qui « tare » tout le monde à la même échelle : c’est le poids du regret et du remord ! Il vous écrase. N’entend-on pas, aux pieds des distributeurs, hululer sous la lune les caniches tondus de demain, dire : « Si j’avais su j’aurais tout bouffé... J’aurais jamais dû en mettre de côté. » L’expression « fallait en mettre à gauche » prend une tournure comique. Somptueux retournement de vocabulaire dans la poêle à frire des phrases toutes faites.
C’est le labourage de la terre en profondeur ? On fait une tranchée pour enfouir son trésor, mais comme il a fondu comme beurre au soleil on gratte une menue rigole. Alors de gros malins ont acheté de l’or mais ils ont poche et fond de pantalon plombés et vive tétanisés par la crainte du vol. Les grandes oeuvres d’art, valeurs sûres ont été achetées par Dieu, c’est un malin, il sait thésauriser, il a appris tout petit. Pour se débarrasser de l’humanité il lui a lâché une phrase rassurante : « Le royaume de Dieu appartient à chacun de vous » On a donc pas besoin de se le partager, chacun a le sien ! S’il nous reste ça, c’est bien assez pour vivre dans le temps un certain temps, parce que cette parole d’évangile ne se dévalue pas. Elle a déjà traversé plusieurs siècles sans érosion…. Réjouissons-nous… Réjouissons-nous…