jusqu’au 2 août

14ème Festival de Figeac

Les mots de Molière et de quelques autres

14ème Festival de Figeac

Né avec le nouveau siècle, Le festival de Figeac est, au fil de ses éditions, devenu un des rendez-vous incontournables de l’été en Midi-Pyrénées. Sous la direction artistique d’Olivier Desbordes, directeur de L’Opéra éclaté de Saint-Céré, et avec la complicité du comédien metteur en scène Michel Fau, il se veut, pour cette nouvelle édition, « une fête ludique des mots, clamés, joués, chantés qui virevoltent sur la ville ».
C’est ainsi que du 19 juillet au 2 août, virevolteront les mots de Diderot ( Diderot Bagarre d’après sa correspondance) , de Rabelais ( Pantagruel dans la mise en scène de Benjamin Lazare) , Federico Garcia-Lorca ( Yerma ) servit par un beau trio de comédiennes : Audrey Bonnet, Claire Vauthion, Hélène Alexandridis, également ceux de Michel de Ghelderode qualifié par Jean Cocteau de « diamant noir qui ferme le collier de poètes que la Belgique porte autour du cou ». Il se fera entendre, sous la houlette d’Anne Sicco et avec deux pièces contrastées Escurial et le Chevalier bizarre .

Dans cette fête des mots, ceux de Molière ont toute leur place surtout proférés par la belle équipe de comédiens du Misanthrope mis en scène par Michel Fau qui compose un Alceste baroque à souhait, un atrabilaire extravagant, boudeur et hors de ses gonds . « Alceste et Célimène comme deux héros tragiques resteront fidèles à eux-mêmes et iront au bout de leur destruction » explique Michel Fau pour qui « le génie de Molière rend ce cauchemar à la fois grotesque et effrayant ». Le génie de Michel Fau est d’en faire la brillante démonstration entre tragique et comique et de nous faire entendre Molière comme rarement. Michel Fau mettra également en scène Brûlez-là - Zelda la magnifique un « monodrame » de Christian Siméon qui évoque la vie tragique de Zelda Fitzgerald.

D’une guerre l’autre

En cette année de commémoration de la guerre de 14, le festival présente toute une série de manifestations regroupées sous la thématique « D’une guerre l’autre ». Parmi les spectacles : La Guerre et la paix - Péguy/ Jaurès évoque deux hautes figures républicaines et patriotes à la trajectoire complexe et divergente mais néanmoins, ainsi que le fait remarquer l’auteur Evelyne Loew, « deux frères de lutte pendant l’affaire Dreyfus. Frères d’utopie dans les années du nouveau siècle », que le destin a réunis dans une mort prématurée à quelques semaines d’intervalle en 1914, l’un assassiné, l’autre tué au front.

A signaler également Cabaret que met en scène Olivier Desbordes qui évoque en somme les prémisses de la seconde guerre mondiale, comme un douloureux rappel que celle de 14 ne fut pas comme on l’avait cru, « la Der des Ders ». En effet la célèbre comédie musicale de Broadway dont le film révéla Liza Minnelli, nous montre la morosité d’un peuple en proie à la crise et en quête de divertissement tandis qu’il bascule dans le nazisme. Au programme encore et sur un tout autre registre Moi mon colon , spectacle qui nous dit en mots et en musique "que l’humour et les belles mélodies peuvent être des remèdes contre l’horreur".

Festival de Figeac du 19 juillet au 2 août tel 05 65 38 28
www.festivaltheatre-figeac.com

photo « Le Misanthrope » ©Marcel Hartmann

A propos de l'auteur
Dominique Darzacq
Dominique Darzacq

Journaliste, critique a collaboré notamment à France Inter, Connaissance des Arts, Le Monde, Révolution, TFI. En free lance a collaboré et collabore à divers revues et publications : notamment, Le Journal du Théâtre, Itinéraire, Théâtre Aujourd’hui....

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